EN BREF
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Amazon, dans son sixième rapport ESG annuel, affirme avoir atteint son objectif de 100 % d’énergies renouvelables pour ses activités, y compris ses data centers, avec des investissements dans 513 projets d’énergies renouvelables en 2023. Bien que la société se présente comme le plus grand acheteur d’énergie renouvelable au monde, des critiques émergent de la part du collectif Amazon Employees for Climate Justice (AECJ), soulignant une « comptabilité créative » dans la déclaration de ses progrès. Ce collectif argue qu’Amazon compense son utilisation d’énergies non renouvelables plutôt que d’adopter des pratiques durables. La société fait face à des accusations quant à la réalité de son bilan environnemental, notamment sur les taux d’énergie renouvelable effectivement utilisés dans ses centres de données. De plus, les émissions de Scope 1, 2 et 3 d’Amazon sont critiquées pour leur méthodologie de calcul, remettant en question l’impact environnemental réel de ses activités, malgré des initiatives visant à réduire l’empreinte carbone par des améliorations dans ses infrastructures.
Amazon, le géant du e-commerce et des technologies, a fait des annonces percutantes concernant son engagement envers les énergies renouvelables. Cependant, il est crucial de confronter ces engagements à la réalité sur le terrain et à l’impact environnemental de ses activités, en particulier à travers sa division Amazon Web Services (AWS). Cet article examine de près les affirmations d’Amazon concernant l’alimentation en énergies renouvelables, les critiques formulées par ses employés et les défis qualifiés de greenwashing auxquels l’entreprise fait face.
Les engagements d’Amazon en matière d’énergies renouvelables
Dans son sixième rapport ESG annuel publié en juillet 2024, Amazon a revendiqué avoir atteint son objectif d’alimenter ses activités avec 100% d’ énergies renouvelables sept ans plus tôt que prévu. Le groupe explique que l’ensemble de l’électricité qu’il consomme a été compensé par des investissements dans 513 projets d’énergie renouvelable à travers le monde en 2023. On annonce une capacité totale de 28 gigawatts (GW) de projets d’énergie renouvelable, marquant une augmentation significative comparée aux 20 GW en 2022. Cela a permis à Amazon de se positionner comme le plus grand acheteur d’énergie renouvelable au monde pour la quatrième année consécutive.
Impact mesurable des engagements
Amazon soutient que l’augmentation de l’utilisation de l’électricité renouvelable a conduit à une diminution de 11% des émissions Scope 2. Cette baisse est attribuée à l’utilisation accrue d’électricité générée par des sources renouvelables telles que l’éolien et le solaire. Amazon indique également avoir acquis des crédits d’énergie renouvelable pour renforcer ses engagements envers les énergies renouvelables, montrant ainsi une stratégie de compensation pour minimiser son empreinte carbone.
Critiques internes et comptabilité environnementale
Malgré ces avancées, l’engagement d’Amazon a été critiqué par des groupes d’employés comme l’Amazon Employees for Climate Justice (AECJ), qui perçoivent les succès d’Amazon comme relevant d’une comptabilité créative. Les membres de ce collectif soutiennent que l’entreprise ne devrait pas se vanter de son objectif d’énergies renouvelables tant qu’elle continue à faire fonctionner une grande partie de sa flotte de camions diesel, et que ses centres de données utilisent encore intensivement des énergies non renouvelables.
Une réalité qui soulève des questions
L’AECJ remets en question la durabilité de la stratégie d’Amazon, arguant que les projets d’énergie renouvelable ne bénéficient pas directement aux activités de l’entreprise. Selon leurs estimations, Amazon ne reçoit que 22 % de son énergie renouvelable de ses fournisseurs locaux dans les régions de ses centres de données. Cela soulève des questions quant à l’intégrité de ses déclarations et de ses efforts de durabilité.
Réponses d’Amazon aux critiques
Dans sa communication, Amazon insiste sur le fait que ses rapports de durabilité présentent des données précises, étayées par des méthodologies transparentes et des garanties externes. Le porte-parole d’Amazon a déclaré que les affirmations de l’AECJ reposent sur des données incorrectes, provenant de sources extérieures à l’entreprise. Ces affirmations alimentent un débat animé sur la possibilité que les clients et les régulateurs soient trompés par ce qui pourrait être interprété comme de la propagande écologique.
AWS et son empreinte environnementale
Un autre point de contention est que le rapport d’Amazon ne fournit pas une ventilation claire des émissions de gaz à effet de serre générées spécifiquement par sa division Amazon Web Services (AWS). Mark Butcher, expert en durabilité, observe que cette absence de données rend difficile une évaluation précise de l’impact environnemental de la branche cloud d’Amazon. La situation est d’autant plus préoccupante au moment où d’autres géants du secteur, comme Microsoft et Google, rapportent une augmentation de leurs propres émissions liées à la capacité croissante de leurs centres de données.
Incertitudes liées aux méthodes de calcul
La méthode employée par Amazon pour calculer ses émissions, en particulier les émissions Scope 2 et 3, a également été mise en doute. En 2023, le rapport indique une diminution générale des émissions de carbone de 3 % par rapport à l’année précédente. Cependant, ces chiffres sont contestés par des observateurs qui estiment que les méthodes fondées sur le marché peuvent masquer la véritable empreinte de l’entreprise et ses impacts réels sur l’environnement. Par exemple, selon une approche plus locale, les émissions du Scope 3 d’Amazon auraient en réalité augmenté de 2,3 %.
Besoins croissants en transparence
Une demande croissante en matière de transparence émerge des parties prenantes de l’industrie, en vue de mieux comprendre la contribution d’Amazon à la transition énergétique. Les critiques réclament un meilleur accès et des précisions sur les émissions d’AWS, en particulier concernant l’absence d’inclusion des émissions de Scope 3 dans l’outil de suivi de l’empreinte carbone des clients AWS. Ce manque de données rend difficile pour les clients d’évaluer l’impact environnemental de leur utilisation des services cloud d’Amazon.
Outils d’évaluation des émissions et l’absence de progrès
Les clients d’Amazon et d’AWS se sont souvent plaints que l’outil d’évaluation de leur empreinte carbone ne fournit pas de données sur les émissions de Scope 3. L’entreprise a promis qu’une mise à jour serait effectuée, mais jusqu’à présent, peu de progrès a été réalisé. Cette situation est source de frustration pour les utilisateurs qui espèrent des outils plus détaillés pour évaluer leur impact en matière de durabilité, tant pour leur propre entreprise que pour leur empreinte environnementale globale.
Les attentes des clients et les réalités du marché
Les clients d’Amazon s’attendent à des pratiques transparentes et précises de la part des entreprises auprès desquelles ils achètent des services. Ils souhaitent un rapport détaillé sur leur impact environnemental et sur la manière dont les services cloud qu’ils utilisent participent à des objectifs liés au développement durable. Alors que les entreprises technologiques s’engagent de façon proactive sur cette voie, il semble qu’Amazon devra faire davantage d’efforts pour répondre aux attentes croissantes et faire preuve de responsabilité envers les consommateurs.
Conclusion sur le chemin à parcourir
Bien que les intentions d’Amazon en matière d’engagement à l’égard des énergies renouvelables soient claires et que des progrès aient été réalisés, la réalité des opérations de l’entreprise et son empreinte environnementale soulèvent de nombreuses questions. Face aux critiques de ses employés et des experts, ainsi qu’à la nécessité de plus de transparence dans ses rapports, Amazon se trouve à un carrefour important pour poursuivre son développement durable dans un contexte d’espérance et de scepticisme public.
Le chemin à parcourir pour assurer la crédibilité de ses engagements est encore long, et un dialogue ouvert avec toutes les parties prenantes, y compris ses employés et ses clients, sera crucial pour garantir que les promesses faites aujourd’hui se traduisent en actions concrètes et mesurables demain.
Pour explorer davantage sur des sujets similaires, vous pouvez consulter des analyses sur l’empreinte carbone du cloud publiées par Carbone 4, ainsi que l’article détaillé d’un expert sur le sujet des énergies renouvelables chez Amazon.
Pour obtenir des informations complémentaires sur l’impact du cloud sur l’environnement, n’hésitez pas à consulter cet article qui aborde les enjeux de durabilité ici. Enfin, un podcast intéressant sur les engagements d’Amazon et leur impact écologique est disponible via France Culture.
Pour plus de contexte sur les investissements dédiés à l’infrastructure cloud, notamment les 150 milliards de dollars qu’Amazon prévoit d’engager, visitez ce lien ici.
Amazon, des promesses d’énergies renouvelables face à la réalité
Le dernier rapport ESG d’Amazon, paru le 10 juillet 2024, a suscité de vives réactions. L’entreprise annonce avoir atteint son objectif de 100 % d’énergies renouvelables, sept ans avant l’échéance fixée. Cela soulève la question : ces déclarations sont-elles fondées sur une réalité tangible ou relèvent-elles d’une comptabilité créative ?
Amazon a déclaré avoir compensé l’intégralité de son électricité à travers 513 projets d’énergies renouvelables, représentant une capacité de 28 gigawatts. Toutefois, cette affirmation est mise en question par des employés du collectif Amazon Employees for Climate Justice (AECJ). Selon eux, le groupe utilise des stratégies d’affichage qui masquent des pratiques non durables, notamment en poursuivant des activités alimentées par des énergies fossiles.
Un représentant de l’AECJ a déclaré : « Comment Amazon peut-elle prétendre que ses activités sont alimentées par 90 % d’énergie renouvelable alors que les projets d’énergie renouvelable dont elle est responsable n’alimentent pas réellement ses activités ? ». Cette critique souligne un écart croissant entre les déclarations de l’entreprise et les pratiques au sein de ses activités, notamment le transport et les centres de données.
Dans sa réponse, Amazon insiste sur la transparence de ses méthodologies et sur des données vérifiées par des tiers. Néanmoins, les employés contestent cette position, faisant valoir qu’ils sont au cœur des opérations et connaissent directement les lacunes de leurs initiatives en matière d’énergies renouvelables.
Un autre point soulevé par les critiques concerne l’absence d’une ventilation des émissions de gaz à effet de serre de sa filiale cloud, Amazon Web Services (AWS). Les experts notent que, sans des données précises, il est difficile de juger de la véritable portée des efforts d’Amazon en matière de durabilité.
Le rapport environnemental d’Amazon évoque une réduction des émissions de 3 % par rapport à 2022. Toutefois, des critiques émergent, insistant sur le fait que cette réduction pourrait ne pas être aussi significative qu’elle le paraît, en raison de la méthode de calcul choisie. La manière dont Amazon aborde son bilan carbone a été jugée insuffisante pour fournir une évaluation honnête de son impact environnemental.
Adrian Cockcroft, ancien vice-président chez AWS, souligne que l’outil de suivi des émissions de carbone d’AWS ne prend pas en compte les émissions de Scope 3, ce qui pose un problème majeur pour les clients soucieux de leur empreinte écologique. Cette absence de transparence dans la donnée et le suivi pourrait alimenter le scepticisme général autour des engagements d’Amazon.
En somme, bien que les engagements d’Amazon en matière d’énergies renouvelables semblent ambitieux, les réalités du terrain soulèvent des interrogations légitimes sur l’efficacité de ces initiatives et sur l’authenticité des déclarations de l’entreprise. Les témoignages d’employés et d’experts révèlent une discordance entre les promesses faites et les actions réelles sur le terrain, illustrant ainsi un débat crucial autour du greenwashing dans le secteur technologique.