EN BREF
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L’administration Trump a proposé d’annuler le Greenhouse Gas Reporting Program (GHGRP), un programme essentiel mis en place en 2009, qui obligeait plus de 8.000 entreprises industrielles à rendre publiques leurs émissions de gaz à effet de serre. Selon l’Environmental Protection Agency (EPA), cette obligation constitue un fardeau administratif sans bénéfice environnemental immédiat. Ce changement, présenté comme un moyen d’alléger les contraintes sur les entreprises et de réaliser d’importantes économies, suscite des réactions vives chez les scientifiques et les ONG environnementales, qui estiment que la transparence des données sur les émissions de CO2 est cruciale pour le suivi des politiques climatiques. La suppression de cette obligation pourrait également affecter la crédibilité des États-Unis sur la scène internationale concernant les engagements climatiques.
États-Unis : Fin de l’obligation de bilan carbone pour les pollueurs industriels
Le 12 septembre 2025, l’administration Trump a officiellement annoncé sa volonté de mettre un terme à l’obligation pour plus de 8 000 entreprises industrielles de publier chaque année leur bilan carbone. Cette décision, présentée comme une manière de réduire la bureaucratie, pourrait avoir des conséquences majeures sur le suivi des émissions de gaz à effet de serre (GES) et compromettre les initiatives climatiques aux États-Unis. Entre considérations économiques, implications environnementales et impacts sur la transparence, cet article explore les différentes dimensions de cette réforme controversée.
Un virage réglementaire contesté
Le Greenhouse Gas Reporting Program (GHGRP), mis en place depuis 2009, a permis aux États-Unis de suivre les émissions des principales sources industrielles, telles que les centrales électriques, les raffineries et les usines chimiques. L’EPA, agence de protection de l’environnement, soutient que ce système de reporting constitue un fardeau administratif sans bénéfice environnemental concret. En effet, selon Lee Zeldin, l’administrateur de l’EPA, cette obligation serait une paperasse inutile, ne contribuant pas à améliorer la qualité de l’air.
Des économies en perspective
Derrière cette initiative se cache également un argument économique. L’EPA avance que la fin de cette obligation permettrait aux entreprises de réaliser jusqu’à 2,4 milliards de dollars d’économies sur une période de dix ans, soit environ 303 millions de dollars par an. Cette logique de dérégulation s’inscrit dans une volonté manifeste de l’administration de libérer les grandes entreprises des contraintes qu’elle considère comme freinant leur compétitivité.
Un domaine de débat
Cependant, cette proposition a rapidement suscité l’indignation parmi les scientifiques et les ONG environnementales. Nombre d’entre eux estiment que la transparence des données est essentielle pour évaluer et contrôler les émissions de carbone. La fin de cette obligation risquerait de priver les autorités de l’un de leurs principaux outils de suivi des secteurs les plus polluants de l’économie.
Conséquences sur les politiques environnementales
Le GHGRP a joué un rôle crucial dans la réduction des émissions de CO2, permettant une baisse de 20 % des émissions dans l’industrie. Selon plusieurs anciens responsables de l’EPA, le démantèlement de ce programme pourrait fragiliser les politiques environnementales américaines en affaiblissant la capacité des États-Unis à se conformer aux engagements internationaux, tels que ceux de l’Accord de Paris.
Un impact sur la crédibilité internationale
En tournant le dos à cette obligation de reporting, Washington pourrait renforcer un sentiment de scepticisme vis-à-vis des engagements américains sur la lutte contre le changement climatique. En effet, ce retrait pourrait entacher la crédibilité internationale des États-Unis, déjà mise à l’épreuve en matière d’environnement.
La lutte pour la transparence
La question de la transparence est au cœur des préoccupations soulevées par cette décision. Les données collectées par l’EPA sont accessibles à tous, ce qui permet aux citoyens, chercheurs et collectivités d’exercer un contrôle sur les entreprises les plus polluantes. Joseph Goffman, ancien haut responsable de l’EPA, souligne que « sans données, pas de responsabilité ». Pour des communautés vivant à proximité des sites industriels, avoir accès à ces informations représente une protection cruciale pour leur santé.
Le droit à l’information
Supprimer cette obligation reviendrait à priver les citoyens d’un garde-fou essentiel et d’un levier pour demander des comptes aux pollueurs. Dans un contexte où de nombreux pays cherchent à renforcer leurs exigences en matière de transparence climatique, cette décision marquerait un retour en arrière sans précédent dans les engagements environnementaux.
Les exceptions et leur portée
Bien que certaines obligations de déclaration soient maintenues, notamment pour les émissions de méthane des secteurs pétrolier et gazier, ces mesures ne couvriraient qu’une fraction des émissions industrielles actuelles. La majorité des GES émis par ces secteurs échapperaient ainsi à tout suivi public, laissant les entreprises décider, à leur gré, de la divulgation de leurs données.
Comparaison avec la tendance mondiale
La décision américaine de réduire les obligations de reporting se heurte à une tendance mondiale qui, au contraire, vise à promouvoir la transparence en matière d’émissions. Alors que de nombreux États adoptent des réglementations plus strictes, les États-Unis se positionnent de manière décalée, ouvrant la voie à une possible hausse des émissions industrielles après des années de déclin.
Un avenir incertain pour l’environnement
Cette réforme, aux implications multiples, soulève des inquiétudes quant à ses conséquences sur l’environnement. Dans un contexte où le changement climatique représente un défi mondial urgent, cette possibilité de relâcher les contraintes sur les principaux émetteurs pourrait avoir des répercussions durables sur le climat. Les grandes entreprises qui, sous l’ancêtre du GHGRP, avaient montré une inclination à réduire leurs émissions pourraient ne plus être incitées à le faire sans la pression d’une obligation de transparence.
Vers un changement de mentalité ?
Pour certains, cette tendance à réduire la responsabilité environnementale des entreprises laisse présager un changement de mentalité au sein de l’administration. En donnant la priorité aux intérêts économiques au détriment des impératifs environnementaux, cette approche pourrait alimenter un cycle de pollution et de dégradation écologique difficile à inverser.
La réaction de la société civile
Face à cette situation, la réaction des ONG et des citoyens sera cruciale. En mobilisant l’opinion publique et en plaidant pour la transparence et la responsabilité, il est possible de contrecarrer cette décision. L’accès à l’information sur les émissions est un droit fondamental qui doit être préservé pour garantir la santé publique et la protection de l’environnement.
Vers une révolte citoyenne ?
Des mouvements de protestation pourraient émerger, dénonçant les dangers associés à cette réforme. Les populations locales, souvent les premières touchées par la pollution, pourraient intensifier leur combat pour obtenir des informations sur la qualité de l’air et les émissions de gaz à effet de serre autour de leurs communautés.
Les alternatives possibles
Il devient impératif de réfléchir à des alternatives viables pour assurer un suivi des émissions sans alourdir le fardeau administratif des entreprises. De nouvelles méthodes de collecte de données pourraient être explorées, y compris l’utilisation de technologies avancées pour surveiller et analyser les émissions en temps réel.
La coopération internationale
La coopération internationale dans le suivi des émissions pourrait également constituer une piste à explorer. En partageant les responsabilités avec d’autres pays, les États-Unis pourraient contribuer à la préservation de l’environnement tout en allégeant les obligations administratives qui pèsent sur les entreprises.
Conclusion : un tournant décisif
En définissant un futur où la transparence et la responsabilité des pollueurs sont mises en question, l’administration Trump fait face à un tournant décisif dans la politique environnementale. Les conséquences de cette réforme ne sont pas seulement locales, mais ont également des implications globales quant à l’effort de lutte contre le changement climatique. Dans un monde de plus en plus interconnecté, chaque décision concernant les émissions de CO2 et la politique environnementale des États-Unis résonnera bien au-delà de ses frontières.

Témoignages sur l’arrêt du bilan carbone pour les pollueurs industriels aux États-Unis
« C’est un coup dur pour notre environnement. Depuis des années, nous avons travaillé dur pour documenter et analyser les émissions de gaz à effet de serre. Enlever cette obligation de bilan carbone, c’est comme nous arracher les outils nécessaires pour évaluer l’impact des industries sur notre santé et notre planète. » – Dr. Isabelle Martin, climatologue.
« J’ai toujours pensé que la transparence est cruciale dans la lutte contre le changement climatique. Sans ces rapports, comment pourrions-nous surveiller l’évolution des émissions de CO2? Il est inacceptable que les entreprises aient plus de libertés tout en laissant de côté la responsabilité qui devrait les accompagner. » – Thomas Leroux, activiste environnemental.
« Ce changement ne fera qu’augmenter la méfiance entre les citoyens et les pouvoirs publics. Les données collectées par l’EPA sont fondamentales pour nous permettre, en tant que communauté, de défendre notre droit à un air pur. En supprimant cette obligation, on enlève aux citoyens leur voix. » – Sarah Dupont, résidente d’une zone industrielle.
« En tant qu’économiste, je comprends les arguments financiers derrière cette décision. Cependant, les économies réalisées sur le court terme ne compenseront jamais les conséquences environnementales à long terme. Nous risquons de voir les émissions industrielles doubler sans un suivi adéquat. C’est un retour en arrière que je trouve inquiétant. » – Jean-Pierre Caron, économiste environnemental.
« En tant que parent, je m’inquiète pour l’avenir de mes enfants. Nous avons été témoins d’une remarque baisse des émissions carbone grâce aux obligations précédentes. Annuler ces règles revient à condamner les générations futures à vivre dans un environnement pollué et dégradé. » – Louise Garros, mère de famille et militante.