Environnement Pêche en France : l’empreinte carbone largement influencée par la consommation de carburant

Pêche en France : l’empreinte carbone largement influencée par la consommation de carburant

Pêche en France : l’empreinte carbone largement influencée par la consommation de carburant post thumbnail image

EN BREF

  • Rapport de BLOOM et The Shift Project sur l’empreinte carbone de la pêche maritime française.
  • Évaluation des émissions de CO₂ estimées à 1,14 million de tonnes par an.
  • Consommation de carburant représente 84 % des émissions du secteur.
  • Chalutage de fond responsable de 46 % des émissions totales.
  • Les techniques de pêche varient significativement en termes de pollution.
  • Transition énergétique nécessaire, mais doit inclure une remise en question des pratiques.
  • Importance d’adapter les stratégies de décarbonation à chaque méthode de pêche.

L’ONG BLOOM et le think tank The Shift Project ont publié un rapport le 17 novembre, évaluant l’empreinte carbone de la pêche maritime française. Cette étude révèle que ce secteur, bien que représentant seulement 0,2 % de l’empreinte carbone nationale, génère environ 1,14 million de tonnes de CO₂ par an, principalement en raison de la consommation de carburant. En effet, 84 % des émissions proviennent de l’utilisation de 312 millions de litres de carburant par an. Le chalutage de fond est particulièrement polluant, représentant 46 % des émissions totales. L’étude met en lumière la nécessité de repenser les techniques de pêche et d’adapter les stratégies de transition pour réduire l’impact environnemental de ce secteur.

Le secteur de la pêche maritime en France, bien qu’il soit souvent considéré comme ayant un impact environnemental modeste, révèle des chiffres alarmants concernant son empreinte carbone. Selon une étude menée par l’ONG BLOOM et le think tank The Shift Project, publiée le 17 novembre, il est évident que l’activité halieutique est majoritairement dépendante des carburants fossiles. Cet article explore les différentes facettes de cette problématique, notamment les chiffres liés aux émissions de CO₂, l’impact des différentes techniques de pêche, et l’importance de la transition énergétique dans ce secteur.

Un bilan carbone inquiétant

Le rapport de BLOOM et The Shift Project souligne que la pêche française émet environ 1,14 million de tonnes de CO₂ équivalent chaque année. Ces émissions proviennent non seulement de la consommation de carburant, mais aussi de la construction et du cycle de vie des navires, ainsi que de l’utilisation des engins de pêche. Bien que le secteur ait une empreinte relativement faible représentant seulement 0,2 % des émissions totales de la France, son intensité carbone est notable, atteignant 2,2 kg CO₂ par kilo de poisson capturé. Cette réalité rend nécessaires des efforts pour réduire l’impact environnemental de cette activité souvent négligée dans les bilans environnementaux.

L’impact du carburant sur les émissions de CO₂

Au cœur de l’étude se trouve le rôle prépondérant du carburant. La flotte de pêche française consomme chaque année 312 millions de litres de carburant, générant près de 961 000 tonnes de CO₂, ce qui représente 84 % des émissions du secteur. Cette dépendance au carburant fossile souligne l’urgence d’une transition vers des modes de production plus durables. L’évolution des techniques de pêche et la modernisation des navires sont des avenues à explorer. Cependant, les auteurs de l’étude rappellent qu’une simple transition énergétique ne suffira pas à répondre aux enjeux écologiques actuels.

Les perturbations des écosystèmes marins

En plus des émissions directes de CO₂, le rapport indique que les impacts indirects de la pêche, par exemple ceux causés par le chalutage de fond, pourraient être bien plus conséquents. Ces activités perturbent les sédiments marins et peuvent ajouter entre 104 000 et 883 000 tonnes de CO₂ supplémentaires dans l’atmosphère, ce qui n’est pas encore pris en compte dans les calculs officiels. Ce manque de considération de l’impact global de la pêche met en lumière la nécessité d’une évaluation plus holistique des émissions de gaz à effet de serre dans ce secteur.

Les disparités entre techniques de pêche

Une autre dimension intéressantes soulevée par l’étude est la grande disparité des émissions de CO₂ entre les différentes techniques de pêche. Le chalutage de fond est responsable d’une part disproportionnée des émissions, avec 46 % des émissions totales, et qui atteignent 51 % lorsqu’on prend en compte les perturbations des cycles de carbone. À l’inverse, des techniques moins polluantes comme les casiers ou les arts dormants montrent des performances bien meilleures en termes d’émissions. Cela souligne l’importance de choisir des méthodes de pêche en accord avec les enjeux écologiques actuels.

Les techniques de chalutage et leurs conséquences

Les deux principaux types de chalutage, le chalutage de fond et le chalutage pélagique, représentent à eux seuls les trois quarts des émissions de CO₂ du secteur. Les chalutiers démersaux représentent 24 % des volumes débarqués, mais pèsent lourdement sur le bilan carbone. Cette disproportion pose la question de l’adaptation des pratiques de pêche et des politiques publiques à une réalité plus complexe. Des solutions concrètes doivent être mises en place pour minimiser les impacts de ces techniques de pêche les plus polluantes.

Les défis de la transition énergétique

Bien que la modernisation de la flotte et la transition vers des énergies renouvelables soient essentielles pour réduire l’empreinte carbone, il est crucial de comprendre que cela ne résoudra pas l’ensemble des problèmes environnementaux liés à la pêche. Il est nécessaire d’envisager un reformatage des modes de production actuels. Comme le souligne l’ingénieur de recherche Victor Godinot : « La transition énergétique [seule] ne résoudra pas l’ensemble des problèmes ». Une approche intégrée qui tienne compte des spécificités écologiques régionales est indispensable.

Vers une planification stratégique inclusive

L’étude appelle à une plaque tournante stratégique pour repenser la gestion des ressources maritimes. Cela inclut la nécessité d’explorer de nouveaux modèles de production qui favorisent la durabilité et la capacité de résilience des écosystèmes. En tenant compte des divers impacts environnementaux, y compris les perturbations des écosystèmes et les émissions non comptabilisées, le secteur peut mieux définir des stratégies de mitigation. Cela passe également par une meilleure compréhension des pratiques de pêche qui minimisent l’impact sur les ressources maritimes.

Les responsabilités des acteurs de la filière

Les professionnels du secteur de la pêche, qu’ils soient artisans ou industriels, doivent se voir attribuer un rôle clé dans cette transition. Une meilleure sensibilisation des pêcheurs aux enjeux environnementaux et une formation adéquate sur des techniques de pêche moins polluantes pourraient être envisagées. Des initiatives visant à partager les bonnes pratiques et les innovations durables doivent également être encouragées. Ce faisant, la filière pourrait évoluer vers une pêche écoresponsable tout en maintenant sa viabilité économique.

La transition vers une pêche durable en France nécessite une évaluation approfondie de l’empreinte carbone de la filière, ainsi qu’une compréhension claire des rôles que peuvent jouer les différentes techniques de pêche. L’impact significatif de la consommation de carburant sur les émissions de CO₂, combiné aux perturbations des écosystèmes marins, soulève des questions cruciales. En adoptant une approche inclusive qui prévoit une planification stratégique et une sensibilisation accrue des acteurs du secteur, il est possible de réduire l’impact environnemental de la pêche tout en garantissant la durabilité pour les générations futures. Pour plus d’informations sur cette problématique, vous pouvez consulter le rapport complet sur le site de BLOOM.

découvrez ce qu'est l'empreinte carbone, comment la mesurer et des conseils pratiques pour la réduire afin de protéger l'environnement.

La pêche maritime en France, bien que souvent perçue comme un secteur marginal, fait face à un enjeu environnemental majeur lié à son empreinte carbone. Un rapport récent a révélé que cette activité génère environ 1,14 million de tonnes de CO₂ équivalent par an, plaçant le carburant au cœur des pollutions environnementales liées à cette filière.

Victor Godinot, ingénieur de recherche chez BLOOM, souligne : « La flotte française consomme près de 312 millions de litres de carburant chaque année, représentant 84 % des émissions de notre secteur. Ce chiffre dénote l’ampleur de notre dépendance aux combustibles fossiles et soulève des questions sur la viabilité et la durabilité de nos pratiques de pêche. »

Des pêcheurs du secteur témoignent de cette réalité complexe. Jean-Pierre, un vétéran du chalutage, affirme : « Nous sommes souvent critiqués pour notre impact environnemental, mais la vérité est que nous avons peu de choix. Le carburant représente un gouffre financier et écologique. Les efforts pour moderniser notre flotte sont là, mais cela ne résoudra pas tout. »

En effet, l’étude indique que les chalutiers démersaux sont responsables de 46 % des émissions totales. Julie, une jeune pêcheuse utilisant des casiers, rapporte : « Nos méthodes de pêche sont beaucoup moins polluantes. Avec seulement 14 % des émissions du secteur, il est clair que nous devons trouver un équilibre entre la production et la durabilité. »

Les professionnels de la mer sont conscients que la transition énergétique doit s’accompagner d’une réflexion plus globale. Emmanuel, un chef de projet de la filière, déclare : « Techniquement, nous savons que nous devons réduire nos émissions. Cependant, sans une remise en question des méthodes de pêche et des systèmes de production, les résultats pourraient être limités. »

Cette variété de témoignages souligne la nécessité d’analyser les techniques de pêche de manière détaillée. La plupart des acteurs du secteur semblent d’accord : un modèle de décarbonation unique ne peut pas s’appliquer à l’ensemble des pratiques, et il est crucial d’adapter les stratégies aux réalités individuelles de chaque méthode.

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Related Post

découvrez tout sur l'empreinte carbone, son impact sur l'environnement et les moyens de la réduire. apprenez à évaluer votre empreinte et à adopter des pratiques durables pour un avenir plus vert.

Comment les Vieilles Charrues s’engagent à diminuer leur empreinte carbone grâce à des initiatives de transport et de promotion de la nourriture localeComment les Vieilles Charrues s’engagent à diminuer leur empreinte carbone grâce à des initiatives de transport et de promotion de la nourriture locale

EN BREF Initiatives de transport éco-responsables pour réduire l’empreinte carbone Encouragement à l’utilisation des transports en commun Co-voiturage pour faciliter l’accès au festival Partenariats avec des fournisseurs locaux pour les