EN BREF
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Les datacenters, bien que peu visibles, ont un impact crucial sur l’empreinte énergétique du monde numérique. Leur consommation d’électricité mondiale a atteint 415 TWh en 2024, représentant 1,5 % de la demande globale, avec une croissance annuelle de 12 % depuis 2017. Cependant, 58 % de leur électricité provient encore de sources fossiles, malgré la nécessité de réduire les émissions de carbone liées à leur fonctionnement. Les émissions associées aux datacenters se situent souvent dans le Scope 3, échappant ainsi à un suivi précis, ce qui pose un défi important pour les responsables RSE. La transition vers des infrastructures plus efficientes est essentielle, mais la plupart des datacenters affichent encore des niveaux d’efficacité énergétique insuffisants, soulignant une dépendance problématique à l’égard des services numériques à forte consommation énergétique.
Les datacenters sont devenus des éléments clés de l’écosystème numérique moderne, jouant un rôle central dans la gestion et le stockage des données. Cependant, leur croissance rapide et leur consommation d’énergie croissante posent de sérieuses questions sur leur impact environnemental. En 2024, la consommation électrique des datacenters a atteint 415 térawattheures (TWh), ce qui représente 1,5 % de la demande mondiale en électricité. Ce chiffre souligne l’urgence pour les entreprises de repenser leurs stratégies en matière de bilan carbone afin de réduire l’empreinte écologique induite par l’usage des datacenters. Ce défi est d’autant plus pertinent dans un contexte où la transformation digitale, alimentée par des technologies telles que l’intelligence artificielle, continue de croître rapidement.
La consommation énergétique des datacenters en plein essor
La consommation énergétique des datacenters est en pleine explosion. En effet, leur consommation a augmenté de 12 % par an depuis 2017 et pourrait atteindre plus de 900 TWh d’ici 2030, dépassant ainsi la consommation annuelle totale du Japon. Cet accroissement constant de la demande énergétique soulève des inquiétudes quant à l’empreinte carbone des infrastructures numériques. La majorité de cette énergie provient encore de sources fossiles, représentant 58 % de la consommation en 2024, tandis que seulement 42 % proviennent de sources renouvelables.
Il est essentiel pour les entreprises de réaliser que la dépendance croissante à ces infrastructures numériques pourrait peser sur leurs efforts pour atteindre des ambitions climatiques et de durabilité. Le développement de solutions visant à respecter les objectifs de développement durable sera fondamental dans ce contexte.
Les défis des émissions indirectes : le rôle du Scope 3
La plupart des émissions de carbone liées aux datacenters relèvent du Scope 3, ce qui signifie qu’elles sont indirectement liées aux activités des fournisseurs. Cette situation complique considérablement la cartographie des émissions pour les entreprises, car les services cloud et les plateformes d’IA, souvent moins transparentes sur leur bilan carbone, représentent une part significative de la consommation énergétique.
La difficulté de traçabilité des émissions de carbone dans le secteur numérique peut rendre les bilans carbone des entreprises incomplets, voire trompeurs. Les directions RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) doivent donc redoubler d’efforts pour comprendre et intégrer ces dimensions dans leurs analyses.
Le risque réputationnel et réglementaire
Les entreprises qui négligent l’impact environnemental de leurs activités numériques risquent de subir des conséquences non seulement sur leur image de marque, mais aussi sur le plan réglementaire. À mesure que les normes de durabilité se durcissent, une partie croissante des émissions liées aux datacenters pourrait échapper à la vigilance des bilans carbone des entreprises.
Cette opacité peut générer des risques réputationnels, car les parties prenantes, qu’il s’agisse de clients, d’investisseurs ou de régulateurs, sont de plus en plus attentives aux engagements environnementaux des entreprises. Par conséquent, il est impératif de mettre en place des stratégies robustes de suivi et de réduction des émissions de carbone.
L’optimisation énergétique des datacenters
À l’heure actuelle, de nombreux opérateurs affichent des objectifs ambitieux en matière d’efficacité énergétique. Par exemple, le rapport Omnegy a mis en avant un objectif de Power Usage Effectiveness (PUE) à 1,2 d’ici 2030. Cependant, il est important de souligner que la majorité des datacenters affichent actuellement un PUE compris entre 1,5 et 1,7, ce qui indique que les progrès en matière d’optimisation sont encore insuffisants.
Optimiser cet aspect est crucial pour limiter l’empreinte carbone. Cela pourrait passer par l’adoption de technologies plus efficaces, le recours à des sources renouvelables et la mise en place de pratiques de management énergétique innovantes.
Les innovations en matière de datacenters durables
Il existe de nombreuses initiatives visant à rendre les datacenters plus écologiques. Des entreprises comme CapCloud se démarquent par leurs efforts pour réduire l’empreinte carbone des entreprises grâce à des infrastructures écoresponsables. Ces innovations se matérialisent par des investissements dans des technologies émergentes, la récupération de chaleur et l’optimisation de l’espace.
Par ailleurs, de nouvelles approches comme l’économie circulaire, évoquées dans des articles tels que Faire face aux défis du bilan carbone en économie circulaire, peuvent également jouer un rôle central dans ce mouvement de durabilité.
Le rôle des politiques publiques et de la réglementation
Les pouvoirs publics jouent un rôle déterminant dans la transformation du secteur des datacenters. La mise en œuvre de politiques favorisant les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique peut contribuer à orienter les opérateurs vers des pratiques plus durables. Par exemple, la création de normes claires en matière de reporting des émissions aidera les entreprises à mieux comprendre leur impact environnemental et les mesures à prendre pour s’améliorer.
De plus, ces politiques peuvent inciter les entreprises à investir dans des projets de développement durable, tout en favorisant une concurrence saine et responsable au sein du marché.
Le virage vers le numérique responsable
Alors que la transformation numérique continue de se propager, le besoin d’un numérique responsable devient de plus en plus pressant. Cela implique que les entreprises adoptent des pratiques durables dans l’utilisation des technologies numériques, en cherchant à réduire non seulement leur propre empreinte carbone, mais aussi celle de leurs partenaires et fournisseurs.
Il est essentiel d’intégrer cette dimension dans tous les niveaux de l’entreprise, en impliquant toutes les parties prenantes et en formant le personnel sur les enjeux écologiques. À l’avenir, des solutions comme celles présentées sur DCmag seront cruciales pour guider les entreprises dans cette démarche.
Adopter des technologies propres et efficaces
Pour les entreprises, l’adoption de technologies propres et efficaces est un levier essentiel dans la réduction de leur bilan carbone. Cela inclut non seulement l’utilisation de matériels informatiques performants, mais aussi le choix de fournisseurs d’énergie renouvelable. Cette stratégie leur permet non seulement de diminuer leur empreinte carbone, mais aussi de réaliser des économies d’énergie.
Il est à noter que de nombreuses entreprises s’engagent activement dans des projets de recherche et développement pour concevoir des datacenters décarbonés. Cela nécessite une coopération étroite entre industriels, chercheurs et gouvernements, ainsi que des investissements significatifs en R&D.
Le rôle crucial de la sensibilisation et de l’éducation
La sensibilisation sur les enjeux écologiques et énergétiques liés aux datacenters est primordiale. Les entreprises doivent éduquer leurs employés à prendre conscience des impacts environnementaux de leurs pratiques numériques. Des formations spécifiques, comme celles abordées dans formation sur le bilan carbone des énergies renouvelables, pourraient contribuer à une meilleure approche de la durabilité au sein des organisations.
De plus, cette sensibilisation doit également s’étendre aux clients et aux partenaires commerciaux afin de co-créer un environnement numérique respectueux de l’environnement.
Les perspectives d’avenir pour les datacenters et le bilan carbone des entreprises
L’avenir des datacenters est intrinsèquement lié à celui de la durabilité. Les progrès et innovations dans le domaine, couplés à la mise en œuvre d’initiatives écoresponsables, pourraient faire des datacenters un acteur clé dans la réduction des émissions de carbone mondiales. Comme souligné dans des rapports récents, des actions concertées sont nécessaires pour transformer radicalement le paysage énergétique du secteur numérique.
Les entreprises doivent voir cette transition non seulement comme un défi, mais aussi comme une opportunité d’innovation qui pourrait les placer en tête de la transition écologique. L’intégration des technologies durables sera ainsi un facteur majeur de différenciation sur le marché.

Témoignages sur les datacenters : un nouveau défi pour la réduction du bilan carbone des entreprises
« En tant que responsable RSE dans une entreprise technologique, je suis confronté à la réalité des datacenters qui consomment une quantité d’énergie astronomique. L’augmentation de notre demande en services numériques met en lumière l’urgence de mesurer notre empreinte carbone. Nous devons trouver des solutions pour intégrer cette consommation dans notre bilan carbone, mais la transparence des fournisseurs reste insuffisante. »
« La croissance des datacenters me préoccupe particulièrement. Avec une consommation prévue de plus de 900 TWh d’électricité d’ici 2030, il est essentiel de s’assurer que cette énergie provienne de sources décarbonées. Malheureusement, la majorité de l’électricité actuellement utilisée provient encore de sources fossiles. En tant qu’entreprise, nous devons pousser nos partenaires à adopter des pratiques durables. »
« Notre entreprise a récemment décidé de revoir sa stratégie d’achat de services cloud. Nous réalisons maintenant que les émissions indirectes des datacenters sont souvent sous-évaluées dans nos bilans. Ce manque de traçabilité carbone est un véritable défi auquel nous devons faire face. Répondre à cette lacune est essentiel pour améliorer notre performance environnementale. »
« L’engagement d’optimiser l’efficacité énergétique des datacenters est une première étape, mais cela ne suffit pas. La plupart affichent actuellement des PUE allant de 1,5 à 1,7, ce qui prouve que le chemin vers une réduction significative des émissions reste encore long. Nous voulons soutenir les fournisseurs qui prennent des engagements réels en matière de durabilité. »
« En tant que leader d’équipe dans le secteur numérique, je suis conscient que notre dépendance croissante à la numérisation pourrait exacerber notre empreinte carbone. Les lignes entre la technologie et la durabilité doivent être redéfinies. Nous avons besoin de nouvelles approches pour développer des solutions qui soient non seulement innovantes, mais également durables à long terme. »