EN BREF
|
Depuis quelques années, les exigences environnementales au sein du secteur sportif se sont considérablement renforcées. Les organisateurs d’événements, les fédérations sportives et les ligues professionnelles sont désormais contraints de prendre en compte l’impact écologique de leurs activités. Cela passe par une charte d’engagements visant à réduire leur empreinte carbone et à adopter des pratiques durables, telles que l’éradication de la distribution gratuite de bouteilles en plastique et la conversion des trajets aériens. La notion d’éco-conditionnalité prend de l’ampleur, reliant les aides publiques à des critères de résilience climatique. De plus, des partenaires privés comme la Maif et des grands sponsors, tels qu’Orange et EDF, intègrent désormais des critères de performance environnementale dans leurs contrats de sponsoring. Cette nouvelle dynamique met en lumière la nécessité d’allier performance sportive et performance écologique, au sein d’un contexte où le sport doit faire face à l’urgence écologique.
Le domaine du sport connaît une transformation significative face aux défis environnementaux contemporains. Ce concept d’empreinte verte repose sur l’idée que les événements sportifs, les infrastructures et les pratiques doivent prendre en compte leur impact sur la planète. Depuis quelques années, la mise en œuvre de critères écologiques devient une exigence incontournable pour les organisateurs, les athlètes et même les partenaires financiers. Cet article explore les initiatives actuelles et les stratégies mise en place pour réduire l’impact écologique du sport, tout en soulignant l’importance croissante de la performance écologique dans ce secteur.
Les exigences environnementales croissantes
Autrefois, il suffisait d’adopter des pratiques de base, comme la distribution de verres en plastique réutilisables, pour obtenir une certification écologique. Cependant, avec l’évolution des attentes sociétales et des lois environnementales, le standard a considérablement élevé. Aujourd’hui, les événements sportifs doivent adopter une approche sérieuse et intégrée pour réduire leur empreinte carbone. Selon Maël Besson, expert en climat et sport, tout événement sportif est désormais sous la pression d’exigences environnementales strictes.
Au fil des ans, des initiatives telles que la Charte des 15 engagements pour réduire l’impact environnemental du sport ont été mises en place, actées par le ministère des Sports. Ce cadre normatif vise à guider les organisateurs d’événements à mettre en œuvre des stratégies durables qui prennent en compte l’ensemble du cycle de vie d’un événement sportif.
Éco-conditionnalité et plan d’actions
L’émergence de l’éco-conditionnalité représente une avancée majeure dans le monde du sport. Les fédérations, les ligues professionnelles et même les organisateurs d’événements sont désormais liés à des obligations environnementales. En juin dernier, un plan d’actions a été remis au gouvernement, dans lequel les organisations s’engagent à remplacer 95% des trajets en avion réalisables en moins de cinq heures par d’autres moyens de transport, tout en diminuant la distribution gratuite de bouteilles en plastique.
Ce développement est directement lié au Plan national d’adaptation des pratiques sportives face au changement climatique. Ce plan associe les aides financières des pouvoirs publics à des critères de résilience environnementale, reliant ainsi l’avenir des infrastructures sportives à la durabilité de ces projets.
Le rôle des partenariats privés
La pression pour l’amélioration des performances écologiques n’est pas seulement interne à la sphère sportive, mais provient également de partenaires privés. L’assureur Maif, par exemple, a intégré des critères de performance environnementale dans ses objectifs de sponsoring pour les fédérations, soulignant qu’un bonus serait accordé si ces objectifs sont atteints. Yves Pellicier, président de la Maif, souligne que cette approche est tout sauf punitif, mais vise plutôt à motiver les organisations à améliorer leurs pratiques.
Les sponsors comme EDF, Orange et Accor se joignent également à cette initiative. En 2023, ils ont signé l’initiative « Sport Sponsors Climate Pledge », engageant ainsi leur soutien financier à des organisations sportives sous condition de respecter des objectifs de réduction des émissions carbone. Cette dynamique montre comment le financement sportif est de plus en plus lié à des pratiques écologiques responsables.
Les défis de l’événementiel sportif
Organiser des événements sportifs concentrés dans des lieux éloignés pose un défi supplémentaire pour les fédérations. Eric Tanguy, président de la Fédération française de volley, mentionne que la dépendance à des infrastructures de sport situées à l’étranger alourdit inévitablement le bilan carbone. Par exemple, le choix de tenir des championnats mondiaux aux Philippines, en Thaïlande et en Australie complique les efforts de réduction des déplacements. Cependant, même dans ces conditions, des mesures d’atténuation et de compensation peuvent être mises en place.
Du côté de la performance sportive
Pour les fédérations et les athlètes, il est essentiel d’intégrer directement la performance écologique avec la performance sportive. Cédric Gosse, président de la Fédération de triathlon, argue qu’il faut équilibrer les deux performances. Les initiatives telles que le tri des déchets et la lutte contre le plastique illustrent comment les sports peuvent s’adapter aux défis écologiques. Le triathlon, étant directement affecté par les changements climatiques, est un bon exemple représentatif de l’urgence de cette adaptation.
Les nouvelles normes du football et du rugby
Les sports collectifs tels que le football et le rugby imposent également des normes environnementales de plus en plus strictes. En 2023, la Ligue de football professionnel (LFP) a introduit des critères sociaux et environnementaux pour l’obtention de la licence club en Ligue 1 et Ligue 2. Ces critères, représentant environ 11% des points nécessaires pour bénéficier de l’intégralité des droits TV, témoignent d’un changement fondamental dans l’approche du sport envers la durabilité.
Un langage de l’engagement
La prise de conscience collective et l’urgence écologique poussent le monde sportif à parler d’une seule voix sur la nécessité de réduire les émissions de CO2. Un rapport du Shift Project a révélé que le football et le rugby avaient eu un bilan carbone cumulatif de 2,2 millions de tonnes équivalent CO2 en 2022-2023, un chiffre alarmant à l’échelle des villes françaises comme Rennes ou Lille. Une grande partie de cette empreinte provient des déplacements des spectateurs et des équipes sportives.
Avec le développement d’initiatives visant à aborder cet enjeu, le sport se retrouve à la croisée des chemins entre tradition et innovation. La transformation de ce secteur est soutenue par la nécessité urgente d’action, ce qui permet d’espérer une dynamique positive vers une approche plus respectueuse de l’environnement.
Innovation et technologie au service de la durabilité
La transition écologique dans le sport passe aussi par l’innovation et l’adoption de nouvelles technologies. De nombreuses initiatives mettent en œuvre des solutions technologiques pour mesurer et réduire les émissions carbone. Des outils numériques permettent aux organisateurs d’événements de calculer leur impact environnemental de manière plus précise et de mettre en place des stratégies de compensation. Par ailleurs, les technologies vertes, telles que les stades autogénérateurs d’énergie ou les systèmes de gestion des déchets plus efficaces, évoluent rapidement et deviennent des standards dans le secteur.
Educating the future generations
Enfin, la sensibilisation des jeunes sportifs à l’importance des enjeux écologiques est cruciale. Les organisations sportives ont un rôle à jouer pour éduquer les générations futures sur les défis environnementaux et l’importance de l’action individuelle et collective. En intégrant des programmes éducatifs axés sur l’urgence climatique dans les formations des athlètes et des entraîneurs, on peut créer une culture sportive responsable et durable.
Conclusion de l’horizon sportif vert
La montée de la performance écologique dans le sport est inévitable, alimentée par des exigences croissantes, des partenariats innovants et une volonté collective d’adapter les pratiques aux enjeux contemporains. En combinant durabilité et performance, le secteur sportif peut jouer un rôle de leader dans la lutte contre le changement climatique, tout en inspirant des millions de personnes à agir pour préserver notre planète. L’avenir du sport est indissociable de l’engagement pour un monde plus vert et durable.

Il y a quelques années, l’impact environnemental des événements sportifs était souvent négligé. Avec des verres en plastique réutilisables et un bilan carbone superficiel, beaucoup d’organisateurs pensaient avoir rempli leur part. Cependant, comme le souligne Maël Besson, expert en climat et sport, aujourd’hui, les exigences environnementales sont plus élevées, rendant impossible toute omission de cette responsabilité.
Depuis 2017, le ministère des Sports a mis en place une Charte de 15 engagements pour minimiser l’impact écologique des événements sportifs. Cette initiative engage les organisateurs, les gestionnaires d’équipements et les fédérations à prendre des mesures concrètes pour réduire leur empreinte. L’idée d’« éco-conditionnalité » s’est ainsi intégrée au Plan national d’adaptation des pratiques sportives face au changement climatique, reliant le soutien financier public à des critères de durabilité.
Les référents en matière de sport constatent également un changement dans la façon dont les sponsors et partenaires privés abordent la question de l’écologie. Yves Pellicier, président de la Maif, a récemment annoncé que les contrats de sponsoring de l’assureur sont désormais conditionnés par des critères de performance environnementale. Cela représente une avancée significative pour influencer le monde sportif et le pousser à adapter ses pratiques.
Des dirigeants de fédérations sportives, tels qu’Eric Tanguy, président de la FFVB, et Cédric Gosse, président de la Fédération de triathlon, intègrent cette dimension écologique dans leurs stratégies. Pour eux, il est essentiel de considérer la performance écologique au même titre que la performance sportive. Les initiatives comme le tri des déchets et l’élimination du plastique reflètent cette nouvelle réalité, tout en faisant face aux défis logistiques des événements internationaux.
Des entreprises de premier plan, telles qu’EDF et Sodexo, ont également pris des engagements forts pour réduire les émissions carbone liées à leur soutien aux équipes sportives. L’exemple donné par EDF durant les Jeux de Paris-2024 démontre comment le secteur privé peut jouer un rôle clé dans la transformation écologique du sport.
Les répercussions de ces changements sont déjà visibles, notamment dans le football, où des critères sociaux et environnementaux ont été introduits pour l’obtention des licences de clubs, impactant ainsi leur accès aux droits TV. Les bilans carbone des sports tels que le football et le rugby révèlent des chiffres alarmants. Selon un rapport, ces disciplines auraient produit 2,2 millions de tonnes équivalent CO2 sur une saison, soulignant l’urgence d’agir.
Face à ces statistiques, il est clair que le sport doit endosser un rôle moteur dans la lutte contre le changement climatique. En repensant leurs pratiques, les acteurs du sport peuvent non seulement préserver leur intégrité sportive, mais également donner un exemple fort de responsabilité écologique à tous.